4. Immigration comme moteur de la francophonie

L’Ontario est la province qui accueille le plus grand nombre d’immigrants au Canada, ce qui devrait également être le cas en 2028, même si le gouvernement fédéral a mis en place des politiques encourageant l’immigration dans toutes les régions du pays. L’hypothèse du scénario de référence en immigration pour l’ensemble de l’Ontario projette d’accueillir annuellement 0,8 % de sa population, ce qui représenterait environ 119 000 immigrants en 2020 et 129 000 immigrants en 2028.

Selon l’hypothèse de Statistique Canada, 3,9 % de ces immigrants seraient francophones, l’Ontario accueillerait donc 4 622 immigrants francophones en 2020 et 5 042 en 2028. Ces nombres se comparent difficilement avec ceux annuels recensés par le ministère d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, sachant qu’ils définissent les immigrants francophones de manière moins inclusive. Les données de ce département fédéral révélaient ainsi que l’Ontario avait accueilli 2 650 immigrants francophones en 2017 et 2 380 en 2016.

Les recensements précisent que la proportion d’immigrants francophones en Ontario est passée de 2,1 % en 2006 à 2,4 % en 2016. Ce pourcentage continue toutefois d’être largement inférieur à la proportion de francophones dans la province qui était de 4,7 % en 2016. À ce titre, le scénario d’une immigration francophone à 5 % par an vise à imaginer une situation où les cibles politiques et communautaires en immigration seraient atteintes.

Les immigrants représentaient, en 2016, 28,9 % de la population ontarienne. En 2028, la proportion d’immigrants dans la province devrait augmenter et représenter 33 % de sa population totale. En ce qui concerne les francophones, les immigrants ne formaient que 14,8 % de sa population en 2016, soit moins de la moitié que pour l’Ontario en général. La proportion d’immigrants augmentera toutefois de manière importante pour les francophones, puisque celle-ci formera environ le quart (entre 22 % et 26 %) de sa population en 2028. Cette augmentation sera plus marquée pour la région du Centre où plus de la moitié de la population est issue de l’immigration.

Des 92 385 immigrants francophones recensés en 2016, un peu plus de la moitié avaient le français comme langue maternelle (57,4 %). Dans toutes les régions de l’Ontario, nous assisterons probablement à une augmentation de la proportion de la population dont la langue maternelle n’est ni l’anglais ni le français, bien que cette tendance soit plus présente dans la région de Toronto.

Cette évolution devrait toutefois affecter davantage l’immigration anglophone que celle francophone dans la province. Dans tous les cas, la diminution du nombre d’immigrants dont le français ou l’anglais est la langue maternelle pourrait influencer la répartition des immigrants au sein des deux groupes linguistiques.

La distribution moyenne des immigrants par âge et par sexe observée au cours des cinq dernières années devrait demeurer constante. Plus de 85 % des immigrants s’étant établis en Ontario en 2015-2016 étaient âgés de 0 à 44 ans.