1. Problématiques actuelles

Les budgets de plus en plus restreints et l’érosion du public créent un cercle vicieux chez les médias privés et communautaires de langue française en Ontario. Cela mènera à la dégradation de la qualité de leurs services et pourrait conduire à la fermeture de certains d’entre eux. Moins ils généreront de revenus publicitaires, moins ils auront les budgets nécessaires pour produire et promouvoir leurs contenus, moins ils attireront les francophones et francophiles ontariens et moins attrayants ils seront pour les annonceurs.

Le déclin des revenus publicitaires se produit au moment même où les médias traditionnels doivent effectuer un virage numérique décisif. Les médias publics TFO et Radio-Canada ont amorcé ce virage et demandent aux gouvernements de les soutenir dans cette transformation cruciale^{104, 105}. Quant aux médias privés et à but non lucratif, ils doivent aussi se moderniser et innover, sans toutefois avoir les moyens et parfois l’expertise pour le faire.

En effet, cette modernisation dépasse les aspects techniques de la production et de la distribution de contenus sur plusieurs plateformes numériques. Elle inclut aussi l’acquisition d’expertise en analytique de données, en marketing et en développement de l’audience numérique, en vente de solutions numériques aux annonceurs, en création de contenus de formats variés qui tiennent compte des particularités des différentes plateformes de distribution, ainsi que des attentes des usagers, etc.

Les médias de langue française en Ontario font face à des tendances lourdes qui affectent l’ensemble de l’industrie médiatique. Il est illusoire de penser que seules les lois du marché leur permettront de redresser leur situation financière, de se moderniser, d’innover et de demeurer des producteurs de contenus pertinents en français. Le défi sera de mettre en place des solutions qui assureront le succès à long terme de l’écosystème médiatique francophone ontarien.