Main-d’œuvre de demain

Les constats des chapitres précédents sont clairs : les projections laissent croire à une baisse du poids démographique des francophones en Ontario d’ici 2028, les technologies progressent à un rythme fou, poussant le gouvernement au virage numérique et à une révision de la livraison traditionnelle de ses services. Pour le commissaire, ceci est synonyme de répercussions pour les francophones et les postes qu’ils occupent, à un moment où la fonction publique rétrécit déjà considérablement, en plus de faire face à des départs massifs à la retraite.

Au cours des dix prochaines années, plus des trois quarts des sous-ministres adjoints seront admissibles à la retraite. Les taux d’admissibilité à la retraite des personnes susceptibles d’accéder à de tels postes, comme les directeurs et les cadres supérieurs, sont également élevés (63 % et 47 %)¹³⁷. Ceci s’ajoute au départ de la génération de l’après-guerre (c.-à-d. les personnes nées après la Seconde Guerre mondiale, entre 1946 et 1965) qui a déjà pris sa retraite ou en approche l’âge.

L’inquiétude se transpose aussi au niveau des fonctionnaires qui ont vécu l’entrée en vigueur de la Loi sur les services en français. De nombreux fonctionnaires bilingues ont été embauchés dans la province entre 1986 et 1989 dans la foulée de l’adoption de la Loi afin de garantir le droit de recevoir des services en français de la part des ministères et organismes gouvernementaux de l’Ontario. Cette cohorte d’employés cadres entièrement bilingues prendra bientôt sa retraite après environ 30 ans de service. Un départ à la retraite de cette ampleur créera de grands vides à combler dans les prochaines années. Il y a lieu de s’inquiéter. Non seulement le vieillissement de la population amène des départs massifs à la retraite, mais l’évolution technologique aura des répercussions importantes sur les emplois et la prestation de services en français en Ontario.

• 1. Emplois en mutation
• 2. Compétences globales
• 3. Langue comme vecteur d’interventions professionnelles
• 4. Formation et éducation postsecondaire