Rapport annuel 2017-2018

Se projeter, se préparer

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Avant-propos

L’an dernier, nous avons fait un retour sur les impacts du Commissariat dans des secteurs clés au cours des dix dernières années. Cette année, nous emprunterons le chemin totalement inverse pour nous projeter dix ans en avant, de façon à voir à quoi ressemblera notre société et à déterminer ensemble quelles sont les mesures à entreprendre dès maintenant afin d’être prêt. Se projeter, se préparer, voilà des verbes d’action qui incitent à regarder la réalité bien en face et à s’attaquer à ce qui doit être fait.

Ce rapport se veut différent des précédents aussi du fait que nous avons pris le temps de réfléchir, à tête bien froide. Et nous ne nous y sommes pas pris seuls. Nous avons fait appel à plusieurs spécialistes qui ont grandement aidé, forts de leurs connaissances et de leur expertise, à nous pencher sur des enjeux clés. Nous avons fait appel à ces spécialistes d’abord et avant tout pour respecter notre rigueur habituelle. Qui plus est, cette démarche se raccorde aussi à nos priorités stratégiques, notamment celle de promouvoir les services en français comme pilier essentiel d’un Ontario ouvert, inclusif, prospère et dynamique.

On l’oublie parfois, mais l’un des rôles importants que m’attribue la Loi sur les services en français est celui de conseil. Plus que jamais, ce rapport annuel se présente comme une gamme de conseils – et, bien sûr, de recommandations ! – qui se veulent constructives et aidantes, afin de susciter le débat et la discussion quant à l’avenir des communautés francophones de l’Ontario. Nous sommes fiers du chemin parcouru, mais il importe de tenter d’ausculter ce que l’avenir nous réserve. Personne n’aime les mauvaises surprises; il n’y a pas de raisons pour qu’une société entière aime ça davantage.

Le premier chapitre, qui porte sur la démographie, est à souligner à gros trait, et pour cause! La démographie est un incontournable; tout passe par là. Oser penser dix années en avance se veut déjà un exercice périlleux en soi, nous nous sommes donc abstenus de nous aventurer plus loin devant. Cela dit, les constats sont nets, peu importe les scénarios. Malgré un accroissement prévisible de la population francophone en chiffres absolus, nos communautés vont continuer de décliner pour ce qui est de leur proportion de la population.

Cela dit, le français connaît, partout dans le monde, une croissance fulgurante. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) prévoit que la langue française sera la langue de plus de 700 millions de locuteurs en 2050, dont 85 % résideront sur le continent africain, un continent en pleine explosion démographique, sociale, culturelle et économique. Beaucoup de nouveaux arrivants francophones en Ontario proviennent de ce riche continent au potentiel économique inimaginable. La province a tout intérêt à renforcer les liens et les partenariats avec l’Afrique dans un monde globalisé de plus en plus petit et interconnecté. Le fait que l’Ontario soit maintenant observateur à l’OIF ne peut qu’aider à rendre la province plus visible auprès de ces nouveaux partenaires potentiels. En ce moment même, il se trouve en Ontario plus de francophones que dans bien des pays et états membres de l’OIF. Et que dire de l’apport inestimable des francophiles ? Eux aussi participent. Non seulement prennent-ils part à la discussion, mais ils sont par ailleurs concernés par les enjeux démographiques. Ils sont directement interpellés quant à l’amélioration de services en français pour la population francophone et à l’établissement de liens commerciaux et culturels avec les pays et états membres de l’OIF. Je ne peux faire autrement que de souhaiter que la province devienne membre à part entière de l’OIF, histoire d’élargir encore plus les occasions d’échanges et d’affaires, notamment avec le continent africain.

Des institutions comme La Cité et le Collège Boréal sont déjà présentes sur le continent africain, que ce soit pour établir des écoles de police, pour former de futures cohortes ou pour donner un encadrement, en français, dans le secteur de l’exploration minière. Cette présence dénote des marques de vision de la part de ces institutions. Les gens de chez nous qui y séjournent en reviennent enrichis et nettement consolidés dans leur capacité à partager leurs connaissances. En contrepartie, nous établissons des contacts clés qui ne peuvent qu’être bénéfiques pour la province à moyen et long terme.

Je tiens à remercier chaleureusement nos collaborateurs pour avoir mis leur expertise et leur savoir-faire au service de la rédaction de ce rapport. Et, en passant, vous serez toutes et tous conviés à un colloque, le 26 novembre 2018, à Toronto, où nous reviendrons sur chacun des thèmes évoqués dans ce rapport, avec la collaboration de nos partenaires, afin de poursuivre la conversation amorcée aujourd’hui avec la présentation de ce rapport.

Un grand merci, avant de terminer à :

  • Mariève Forest – Prospective démographique de la francophonie ontarienne en 2028/Vieillir dans la dignité
  • Lucie Lalumière – Production et diffusion de contenus digitaux en français
  • Jordann Thirgood – La main-d’œuvre de demain
  • Kiran Alwani – Transformation numérique de la relation gouvernement-citoyen
  • Christophe Traisnel et Guillaume Deschênes-Thériault – Immigration francophone en Ontario
  • Hermann Amon – Restructuration des services en personne

Je m’en voudrais aussi de ne pas remercier chaleureusement le gouvernement provincial qui, au-delà des petites entraves normales d’une gouvernance à grande échelle, a tout de même pu accomplir de belles choses. Sous le leadership de la ministre aux Affaires francophones, l’honorable Marie-France Lalonde, le gouvernement a jeté les bases de l’Université de l’Ontario français, rendu la ville d’Ottawa un peu plus bilingue qu’auparavant et a accepté de revoir le processus de désignation d’organismes sous la Loi sur les services en français. De plus, l’Office des affaires francophones a été, pour une courte période de temps, un ministère avec un accroissement de ses effectifs. Cela n’arrivera pas maintenant et il est bien dommage que le gouvernement précédent ait attendu si longtemps afin d’agir en ce sens et il est tout aussi dommage que le nouveau gouvernement n’a pas pris le temps de comprendre le besoin de nouveaux employés à l’OAF. Appelez-le comme vous le voulez, il est temps que l’OAF soit beaucoup plus efficace et proactif quant à une approche systémique d’une mise en œuvre réussie de la LSF dans l’ensemble de l’appareil gouvernemental.

J’en profite bien entendu pour remercier tout le personnel incroyablement compétent et motivé du Commissariat. Nos bonnes actions au cours de la dernière année, c’est à ces personnes que nous les devons. Un merci spécial à Mme Jocelyne Samson qui a pris sa retraite amplement méritée.

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