Soins de longue durée
En 2015, le commissaire a sonné l’alarme en rapportant que, pour la première fois en Ontario, on comptera en 2017 plus de personnes de 65 ans et plus que de jeunes de 15 ans et moins13. Selon le ministère des Finances, la proportion de personnes âgées pourrait doubler cette année et atteindre 4,5 millions d’ici 2040, comparativement à 2,3 millions en 2016. Cette tranche d’âge représentera alors plus du quart de la population ontarienne14.
De toute évidence, le nombre de francophones qui aura besoin de soins de longue durée à domicile ou en foyer continuera de croître. Or, cet accès à un foyer de soins de longue durée, à des lits de répit et à des soins à domicile en français pour les francophones âgés, n’est pas toujours garanti.
À l’heure actuelle, certaines familles doivent patienter jusqu’à cinq ans avant d’accéder à un foyer de soins de longue durée qui offre des services en français. Souvent, des familles sont aussi confrontées au choix ardu entre la langue de service et la distance géographique.
La langue de préférence du patient présente aussi des défis. Elle n’est pas prise en considération de manière égale par les fournisseurs de services en province. Il existe pourtant des mécanismes pour déterminer la langue de choix des patients dans l’offre de services. Ce sont les Centres d’accès aux soins communautaires15 qui en sont responsables. Le problème réside chez les fournisseurs de services dont le contrat inclut des clauses qui portent expressément sur l’offre de services en français. En théorie, ces clauses garantissent l’offre de services en français aux patients. En pratique, il arrive que la question de la langue de préférence du patient passe entre les mailles du filet et que des francophones reçoivent donc des soins à domicile en anglais, et ce, même dans des régions désignées.
D’autres exemples illustrent la portée du problème systémique dont ceux sur le plan de troubles cognitifs sévères et de démence. L’accès aux services en français est inégal selon les régions. L’Est, le Nord-Ouest de la province ainsi que la région du Grand Toronto possèdent des programmes de soutien en cas de troubles du comportement ainsi que des ailes de soins spécialisées pour les aînés francophones. Dans le Sud-Ouest de la province, il n’y a pas d’ailes de soins spécialisées pour les aînés francophones qui souffrent de troubles avancés d’Alzheimer ou de démence, dans les foyers de soins de longue durée désignés en vertu de la Loi sur les services en français.
L’accès à des services de santé en français est indispensable, non seulement pour les aînés francophones, mais aussi pour les aidants naturels. Il s’agit souvent de la famille qui prend soin de la personne âgée malade à la maison. L’accès à des lits de répit continue donc d’être un enjeu majeur. La situation se corse pour les aidants naturels desservis par des Centres d’accès aux soins communautaires (maintenant les RLISS) à cheval entre une région désignée et une région non désignée.
13. Commissariat aux services en français, Rapport annuel 2014-2015, La parole aux sans-voix, Toronto, 2015, p. 15..
14. Ministère des Finances, Rapport sur les perspectives économiques à long terme de l’Ontario, Toronto, 2017. Pour plus de détails : http://www.fin.gov.on.ca/fr/economy/ltr/2017/ltr2017.pdf
(page consultée en mars 2017).
15. Avec l’adoption de la Loi 41, depuis le 1er mai 2017, cette responsabilité est celle des RLISS