Rapport spécial sur la planification des services de santé en français

Le commissaire soulignait dans son Rapport spécial sur la planification des services de santé en français en 200910 que les francophones, études à l’appui, ne savaient pas où se rendre pour obtenir des soins de santé en français. Huit ans plus tard, la situation n’a guère changé. La population francophone ne sait toujours pas à quelle porte frapper pour avoir accès à des soins de santé en français.

Au fil des années, le Commissariat a pu constater bien des réalités que vivent les organismes francophones, comme le Centre francophone de Toronto. En septembre 2016, lors d’un forum de discussion que tenait le Centre avec les nouveaux arrivants, de nombreuses questions ont émergé : « Où peut-on trouver un médecin de famille qui parle français ? Dans quel hôpital peut-on recevoir des services en français ? » Le Commissariat reçoit aussi ce genre de questions de citoyens francophones de partout en province. Il n’est pas rare que ceux-ci demandent d’avoir accès à un médecin de famille à Sudbury ou encore un psychologue à Toronto. Plus que souvent, il s’agit de citoyens vulnérables.

Les besoins spécifiques des francophones demeurent criants et les services offerts en français eux, inégaux d’une région à l’autre. À titre d’exemple, on peut trouver en un clic un spécialiste des troubles de locution en anglais sur le site Web de l’Ordre des orthophonistes de l’Ontario, alors qu’il faut s’armer de patience pour en trouver un pour les troubles de locution en français.

Par contre, de belles initiatives ont vu le jour dans les dernières années. Le RLISS de Simcoe Nord Muskoka en est un exemple. Ce réseau s’est doté d’une navigatrice du système de santé pour les francophones. Ce service est fourni par le Centre de santé communautaire Chigamik à Midland. Le Commissariat salue cette initiative et souhaite qu’elle produise un effet boule de neige dans des régions où il n’y a toujours pas de système central pour identifier les professionnels de la santé francophones et les hôpitaux offrant des services en français. Une base de données à jour ou un point d’entrée dans le système possédant ce genre d’information pour la population francophone fait cruellement défaut à l’heure actuelle dans le système de santé.



10. Supra note 3.

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