Avant-propos

Dans les précédentes éditions du rapport annuel, j’ai cherché à entamer un dialogue avec les parlementaires en tentant d’expliquer davantage ce que nous faisons au Commissariat, par exemple en mettant l’emphase sur ce que vivent nos plaignants. J’ose croire qu’au fil des ans, nous avons su démontrer à quel point ne pas recevoir de services en français de qualité peut avoir parfois de sérieuses conséquences sur la vie de nos concitoyens, surtout ceux et celles en situation de vulnérabilité.

Ainsi, j’ai particulièrement fait attention de m’assurer que nos recommandations avaient, du moins pour la très grande majorité des cas, une implication systémique, souhaitant que le gouvernement mette en place des conditions optimales afin que les Franco-Ontariens aient suffisamment confiance en leur gouvernement pour lui demander des services en français. Le gouvernement a souvent répondu positivement et des améliorations ont suivi.

Devant ces problèmes systémiques que les membres de mon équipe et moi avons observés, le premier réflexe – et souvent le seul – est de se tourner vers la source même des obligations, à savoir la Loi sur les services en français.

Cette année, nous fêtons justement les 30 ans de cette bonne vielle loi. Elle n’a jamais connu de révision majeure et je crois maintenant le temps propice à sa modernisation. En la rendant plus actuelle, elle deviendra encore plus utile tant pour les francophones que pour le gouvernement. Aussi, ce rapport annuel est essentiellement consacré à cette importante étape. La francophonie ontarienne a connu une année pivot en 2015 avec les festivités entourant le 400e anniversaire de la présence française en Ontario. Cet élan ne doit pas se perdre et, dans un contexte minoritaire, si on n’avance pas, on recule.

Le Commissariat vit aussi une année charnière. D’abord, en plus d’être membre fondateur de l’Association internationale des commissaires linguistiques, il s’est joint à l’Association des Ombudsmans et Médiateurs de la Francophonie à Québec. Nous sommes heureux de pouvoir nous enrichir des meilleures pratiques avec l’aide de collègues internationaux et nous poursuivrons activement l’acquisition de nouvelles connaissances. En retour, le Commissariat offrira également son expertise acquise dans plusieurs domaines, ce dont je suis très fier évidemment.

Puis, en juillet 2015, l’Assemblée législative nous a octroyé les budgets qui nous permettront de ne plus être surtout réactifs, mais davantage proactifs, de pouvoir faire davantage de vérifications, de ne plus accuser de retard dans le traitement de certaines de nos plaintes et d’explorer les possibilités de devenir un véritable centre d’excellence en services auprès des communautés linguistiques minoritaires. Notre équipe réduite a été absolument extraordinaire au cours de toutes ces années et je tiens à remercier chaleureusement tous les membres du personnel. En outre, depuis janvier 2016, nous bénéficions maintenant d’une nouvelle direction générale en la personne de monsieur Jean-Gilles Pelletier, qui conduira le Commissariat là où il doit aller. Bonne lecture de ce neuvième rapport annuel, et souhaitons-nous une LSF 2.0!

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