Rapport annuel 2014-2015

La parole aux sans-voix

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Conclusion

Cette année, le Commissariat a choisi de mettre de l’avant ses secteurs identifiés comme prioritaires à l’aide de plaintes qui ne peuvent être passées sous silence. Certaines de ces plaintes démontrent à elles seules plusieurs problèmes de nature systémique que le Commissariat s’évertue à dénoncer depuis huit ans. La santé, la jeunesse, la justice, la population âgée et l’immigration regroupent à eux seuls les cas les plus complexes et méconnus. Cette année, la parole fut à eux ainsi qu’à ceux qui ne vont jamais se plaindre, même en situation vulnérable. Il s’agissait aussi de mettre en lumière le fait qu’ils ne vont jamais réclamer le respect de leur droit. Ceux qui osent le faire demeurent très peu nombreux et ne constituent malheureusement pas la voix de la majorité.

Le commissaire a été plus que clair et ferme à cet égard. Il n’y a que des coûts additionnels à des ratés en matière de services en français. C’est d’ailleurs plus particulièrement le cas dans le secteur de la santé. Et comme il s’agit du plus grand secteur public, il y a urgence d’agir. À la vitesse à laquelle la population vieillit, et considérant que la population francophone est plus âgée que la population totale de l’Ontario, le gouvernement doit faire de la santé une priorité. C’est sa responsabilité.

Dans le même ordre d’idées, le commissaire s’est dit très satisfait de la conclusion de trois partenariats clés visant notamment le partage de responsabilités. Une entente avec le Barreau du Haut-Canada a permis de cibler le traitement partagé des plaintes sur l’offre de services en français. La ratification du second protocole d’entente avec Élections Ontario a renforcé l’engagement de cet organisme à prévoir du personnel bilingue pour des élections générales ou partielles, pour permettre aux citoyens francophones de participer sans entrave au processus électoral. Enfin, le protocole d’entente sur le caractère bilingue des Jeux de TO2015 reflète la dualité linguistique canadienne et ontarienne, et prévoit un processus de traitement des plaintes.

En plus des Jeux de TO2015, 2015 est une année de célébration des 400 ans de présence française en Ontario. D’autant plus, 2016 sera l’occasion de célébrer le 30e anniversaire de la Loi sur les services en français. Dans ce contexte, le commissaire en profite pour rappeler que tous ces efforts et ces gains collectifs qui bâtissent la francophonie demeurent encore fragiles. Le gouvernement doit, sur le plan humain et donc fortement individuel comme les plaintes l’ont illustré cette année, offrir des services auxquels les citoyens ont droit, en temps opportun et de qualité.

Laisser tomber un citoyen dans sa quête de services en français, surtout si cette personne se trouve en situation de vulnérabilité, c’est aussi laisser tomber l’ensemble de la communauté, la province et son pays. L’Ontario est un leader au pays. Il faut agir comme tel en cette année charnière où les projecteurs se tournent vers la province.

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