Éducation postsecondaire
En juin 2012, le commissaire a publié un rapport spécial d’enquête intitulé L’état de l’éducation postsecondaire en langue française dans le Centre-Sud-Ouest de l’Ontario : Pas d’avenir sans accès³, dans lequel il avait conclu que les possibilités limitées d’études postsecondaires en français, les longues distances et l’autonomie fragile de certains établissements affaiblissent les efforts de recrutement et de rétention, entraînant dès lors une perte pour la communauté franco-ontarienne.
Malgré le fait que le commissaire soit toujours en attente d’une réponse aux quatre recommandations formulées dans le rapport, il est évident que le gouvernement déploie des efforts afin d’améliorer l’accès à l’éducation postsecondaire en langue française dans ce secteur géographique insuffisamment servi.
Tout au long de la dernière année, de nombreux accomplissements visant à améliorer l’accessibilité de l’éducation postsecondaire en langue française ont été réalisés, notamment du financement additionnel essentiel pour l’enrichissement des programmes. En voici d’autres dignes de mention :
• L’Université de Hearst est devenue le premier établissement universitaire à être désigné en vertu de la Loi sur les services en français;
• La Cité collégiale est devenue le troisième établissement postsecondaire de l’Ontario a être désigné en vertu de la Loi sur les services en français;
• Le Collège universitaire Glendon (Université York) a élargi son campus avec un centre d’excellence pour l’éducation postsecondaire en langue française et bilingue.
En outre, en vue d’aborder et d’améliorer l’accès aux programmes de langue française au palier postsecondaire dans le Centre-Sud-Ouest de l’Ontario, le gouvernement a mis en place un comité consultatif composé d’experts de la région au sein de la communauté francophone. Il s’agit d’une mesure progressiste, laquelle découle de l’une des recommandations du commissaire4. Ce nouveau comité consultatif représente une étape essentielle pour veiller à ce que les responsables des décisions appropriés au sein du gouvernement soient conseillés en fonction d’une vue d’ensemble en ce qui a trait à l’amélioration de l’éducation postsecondaire en langue française dans le Centre-Sud-Ouest de l’Ontario. En vue de cette tâche importante, le gouvernement a fait un excellent travail dans le recrutement de ce groupe de personnes chevronnées. Le commissaire prévoit des améliorations positives du paysage postsecondaire favorisées par ce groupe en collaboration avec le gouvernement.
Une autre réalisation, bien qu’à une échelle beaucoup plus petite, est celle de l’élargissement des critères d’admissibilité pour les
Subventions aux étudiantes et étudiants des régions éloignées (Subvention pour frais de navettage et Subvention pour frais de
transport). Cette mesure a été mise en place dans le but de remédier à l’annulation du programme de bourses pour étudier en
français, qui a surpris la communauté francophone en 2012. Bien que cette solution symbolique permette d’offrir un maigre incitatif financier visant à encourager les francophones et les francophiles à poursuivre leurs études postsecondaires en français, elle est loin de représenter une solution équitable comparativement au programme de bourses pour étudier en français. Néanmoins, le commissaire est heureux de constater ce résultat, une retombée de son rapport d’enquête intitulé Abolition de la Bourse pour étudier en français : L’importance de bien faire ses devoirs5.
À l’extérieur des allées du pouvoir, la communauté francophone s’est ralliée pour veiller à ce que sa voix soit entendue à tous les échelons avec la mise en place des États généraux sur le postsecondaire en Ontario français.
Compte tenu de l’ensemble de ces réalisations, le commissaire souhaite continuer d’observer une dynamique fertile au cours de l’année 2014-2015 et espère que le gouvernement ontarien appuiera les priorités suivantes en vue de façonner un paysage plus équitable de l’éducation postsecondaire en langue française :
1. Travailler avec les universités d’Ottawa et Laurentienne ainsi que possiblement le Collège universitaire Glendon afin d’apporter un appui dans le cadre du processus de désignation;
2. Veiller à ce que le nouveau comité consultatif n’ait pas seulement l’occasion de présenter ses conclusions et ses recommandations au bureau du sous-ministre, mais que celles-ci soient en outre intégrées au plan d’action du gouvernement;
3. Fournir aux États généraux le soutien et les ressources nécessaires pour la réalisation de leur mandat.
Malgré les perspectives favorables liées à l’éducation postsecondaire, le commissaire souhaite néanmoins mettre l’accent sur une
importante recommandation formulée dans le rapport d’enquête L’état de l’éducation postsecondaire en langue française dans le
Centre-Sud-Ouest de l’Ontario: Pas d’avenir sans accès6 à laquelle une réponse du gouvernement est attendue :
4. Enrichir la méthode actuelle de collecte de données, laquelle est fondée sur une compréhension incomplète de l’éducation en langue française en Ontario, qui ne tient compte que des ayants droit.
3Commissariat aux services en français, L’état de l’éducation postsecondaire en langue française dans le Centre-Sud-Ouest de l’Ontario : Pas d’avenir sans accès, Rapport d’enquête, Toronto, 2012.
4Ibid.
5Commissariat aux services en français, Abolition de la bourse pour étudier en français: L’importance de bien faire ses devoirs, Rapport d’enquête, Toronto, 2013.
6Commissariat aux services en français, L’état de l’éducation postsecondaire en langue française dans le Centre-Sud-Ouest de l’Ontario : Pas d’avenir sans accès, Rapport d’enquête, Toronto, 2012