VIH/sida : Aider les plus vulnérables quand ils en ont le plus besoin
Dans mon rapport annuel 2011-2012 Droits devant, j’ai commenté le sujet de la situation déplorable des francophones vivant avec le VIH/sida, suivi d’un article dans mon blogue à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, en 2012, et d’une mise à jour sur le sujet dans mon rapport annuel 2012-2013 Une nouvelle approche, où je soulignais quelques-unes des mesures positives mises en place dans ce secteur hautement spécialisé et très important des soins de santé.
Les personnes qui vivent avec le VIH/sida luttent réellement pour leur vie, et elles doivent partager et comprendre des renseignements complexes et délicats, alors qu’elles sont malades. Elles doivent être en mesure de décrire leur état, leurs symptômes et les effets secondaires sur le plan physique et mental. Ces personnes doivent recevoir et comprendre des conseils essentiels en ce qui concerne le mode de vie, les conséquences juridiques et en matière de santé relativement à certaines pratiques, la façon d’obtenir du soutien à long terme et de l’aide d’urgence, et la manière de prendre les médicaments. Il ne s’agit pas d’un exploit facile à réaliser même dans sa langue maternelle, mais la gymnastique intellectuelle requise par les francophones vivant avec le VIH/sida rend leur position peu enviable encore plus difficile.
Les francophones qui doivent composer avec cette maladie limitant l’espérance de vie qu’est le VIH/sida sont souvent confrontés à des choix de soins dans un établissement de soins spécialisés qui se concentre sur le VIH/sida (en anglais), ou à la prise en charge dans un établissement qui s’adresse au public francophone en général, perdant ainsi toutes les sensibilités culturelles que représente cette maladie.
« Les anglophones qui vivent avec cette maladie limitant l’espérance de vie n’ont pas ce choix compliqué et difficile à faire. »
Le Commissariat continue de recevoir des plaintes de la part de membres de cette communauté vulnérable, laquelle constitue une minorité au sein d’une minorité. Étant donné qu’il s’agit d’un domaine dont la nature est si délicate, et qui touche à plusieurs populations vulnérables (LGBT, immigrants, femmes, jeunes, les aînés, personnes vivant avec des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie), le Commissariat verra à poursuivre sa démarche là où s’est terminé son rapport annuel 2011-2012, à la recherche d’une stratégie du ministère qui permettra d’intégrer pleinement les services en français pour toutes les personnes qui vivent avec le VIH/sida tout au long de leur parcours médical.
Pour obtenir une vue en profondeur du contexte actuel des francophones vivant avec le VIH/sida, le commissaire se penchera sur le lancement d’une enquête approfondie à l’échelle provinciale en vue de formuler à l’intention du ministère de la Santé et des Soins de longue durée des recommandations étudiées et bien documentées dans le but d’améliorer la qualité de vie de ces francophones de tous les horizons.