Chapitre 2
Un cheminement humain
2.5.1 Petite enfance
À raison, l’État se fait protecteur des enfants, ces membres d’une des populations les plus vulnérables de notre société. C’est donc dans ce contexte qu’il crée, administre, confie et finance divers mécanismes pour que les enfants puissent s’épanouir de façon saine et sûre, par exemple, des programmes de vaccination, des services d’orientation et de soutien aux nouveaux parents, de l’aide financière, des initiatives pour les enfants ayant des besoins particuliers, des services d’appui à l’adoption, des centres de la petite enfance, et des services d’aide à l’enfance.
Comme c’est durant les premières années de leur vie que les enfants forgent leur perception d’eux-mêmes et de leur monde, et donc amorcent leur parcours identitaire, il est impératif que tous les intervenants du domaine de la petite enfance financés par l’Ontario s’assurent de pouvoir subvenir aux besoins des enfants francophones et de leurs parents ou tuteurs, et ce, partout en province.
Ce n’est pas là la seule opinion du commissaire. En effet, la Loi sur les services en français inclut explicitement dans les organismes assujettis les « fournisseur[s] de services au sens de la Loi sur les services à l’enfance et à la famille. » De surcroît, la Loi sur les services à l’enfance et à la famille prévoit, au paragraphe, 2 (1) que « lorsque cela est approprié, les fournisseurs de services offrent leurs services à l’enfance et à la jeunesse en français ». Le commissaire renchérit qu’étant donné que l’objet primordial de la Loi est de promouvoir l’intérêt véritable de l’enfant et que le désir d’une personne de s’adresser à son enfant dans sa langue maternelle exprime le désir de préserver un lien affectif avec celui-ci, l’expression « lorsque cela est approprié » s’applique à tous les cas où des enfants ou des parents francophones sont en cause.
Depuis ses débuts, le Commissariat porte une attention spéciale à la prestation de services aux enfants et aux parents, en particulier lorsqu’il s’agit de groupes précarisés, par exemple, les enfants francophones atteints d’autisme ou, comme cela a été le cas cette année, les enfants francophones placés en foyer d’accueil unilingue anglais.
Le commissaire n’est toutefois pas seulement réactif. Il souhaite éviter que des problèmes surviennent en matière de prestation de services aux enfants et aux familles. Dans cet ordre d’idées, il a notamment participé aux travaux de la Commission de promotion de la viabilité des services du bien-être de l’enfance et, en février dernier, au premier Sommet des professionnels franco-ontariens de l’Association des sociétés d’aide à l’enfance de l’Ontario.
Inspiré par les touchants mots de l’écrivaine Lya Luft « L’enfance est le sol sur lequel nous marcherons toute notre vie23 », le commissaire poursuivra sans relâche ses efforts sur le front des services à la petite enfance. Il s’agit là d’un secteur complexe où, si tous les intervenants ont évidemment à cœur l’intérêt optimal de l’enfant, ils ne sont pas pour autant tous sensibilisés à l’aspect intégral que jouent les services en français dans cet intérêt optimal.
23Lya Luft, Pertes et profit : la maturité, Métailié, 2005.