Rapport annuel 2012-2013

Une nouvelle approche

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Chapitre 2

Un cheminement humain

2.3 Immigration

Visionner la vidéo d’introduction à cette section, une production du Réseau du patrimoine franco-ontarien (RPFO), en partenariat avec l’ACFO Ottawa

DeuxpointTrois

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Depuis juin 2009, la population francophone de l’Ontario jouit d’une nouvelle Définition inclusive de francophone (DIF)13, une première au Canada faisant suite à la toute première recommandation du commissaire14 au gouvernement de la province. En phase avec l’évolution démographique, la DIF, qui s’applique aussi aux familles exogames, reflète désormais la diversité des Franco-Ontariens, quels que soient leur lieu de naissance, leur origine ethnique et leur appartenance religieuse.

Au-delà de l’impact naturel et prévisible d’une telle redéfinition sur les données statistiques, la DIF a surtout permis aux membres des communautés ethnoculturelles de se voir reconnaître officiellement et d’être inclus en tant que francophones de la province, renforçant ainsi leur sentiment d’appartenance à la communauté franco-ontarienne. Une appartenance que certains n’hésitent plus désormais à afficher ouvertement, que ce soit à London, Ottawa ou encore Toronto.

Cependant, dans son rapport annuel 2011-201215, le commissaire a relevé les résultats d’une analyse16 portant sur l’usage des variables de la DIF par le gouvernement de l’Ontario ainsi que par ses prestataires de services afin d’évaluer l’impact de cette définition sur les programmes et services gouvernementaux. Cette analyse concluait qu’il existait une certaine incohérence dans l’utilisation des nouveaux critères pour calculer le nombre des francophones en Ontario. De fait, certaines institutions ne semblaient pas en faire un usage courant et systémique deux ans après son adoption.

Ceci dit, en mars 2012, le gouvernement a élaboré un plan de communication afin de mieux sensibiliser les ministères quant à l’utilisation de la DIF comme méthode de calcul commune à tous les niveaux dans la conception des politiques et des programmes et dans la prestation des services en français. Le gouvernement a manifesté son intention d’aussi transmettre ce message aux organismes désignés.

Par ailleurs, en mars 2012, le gouvernement a annoncé l’élaboration de sa toute première stratégie sur l’immigration en se dotant, notamment, d’une Table ronde d’experts sur l’immigration en Ontario. La publication en octobre dernier du rapport final de la Table ronde d’experts, intitulé Plus de voies vers le succès17, a été accueillie favorablement par le commissaire18. Ce rapport soulignait l’importance pour le gouvernement de travailler en étroite collaboration avec, entre autres, les communautés francophones, afin de concevoir des politiques d’immigration et d’offrir des programmes qui répondent à leurs besoins.

immigration roundtable FR

Fort de ces recommandations, sans compter tous les efforts menés par le ministère des Affaires civiques et de l’Immigration dont des consultations, des recherches et des discussions avec des partenaires interministériels (y compris l’Office des affaires francophones), en plus des recommandations que le commissaire avait formulées à ce sujet dans son rapport annuel 2011-2012, le ministère a rendu publique la stratégie gouvernementale intitulée Nouvelle orientation : Stratégie ontarienne en matière d’immigration en automne dernier. Celle-ci fixe à 5 % la cible à atteindre pour l’immigration francophone en Ontario, soit un objectif clair qui, s’il est atteint, contribuera assurément à la vitalité et au développement de la communauté francophone. Bien sûr, le commissaire salue le leadership du gouvernement de l’Ontario à cet égard et se réjouit de cette bonne nouvelle.

1st strategy immigration report FR

Or, dans son rapport annuel 2011-2012, le commissaire recommandait au ministre des Affaires civiques et de l’Immigration de se doter d’un comité consultatif chargé d’orienter les efforts du ministère dans le dossier de l’immigration francophone en Ontario et de développer, de façon interministérielle et concertée, une stratégie d’accueil, de formation linguistique et d’intégration au marché du travail pour les nouveaux arrivants francophones.

Le ministère a néanmoins manifesté son intention de ne pas mettre sur pied un tel comité, préférant miser davantage sur la création d’un Forum annuel des ministres sur l’immigration qui publiera tous les ans un rapport annuel. Le commissaire considère nécessaire que le ministère se dote au minimum de mécanismes d’imputabilité transparents en matière d’immigration francophone afin de rapporter, dans ce rapport annuel, les résultats atteints et les progrès réalisés en fonction des objectifs fixés. Le commissaire s’engage donc bien entendu à suivre ce dossier de près.

13Disponible en ligne : http://www.ofa.gov.on.ca/fr/annonces-090604.html (page consultée en mai 2013).

14Commissariat aux services en français, Ouvrir la voie, Rapport annuel 2007-2008, Toronto, 2008, p. 26.
15Commissariat aux services en français, Droits devant, Rapport annuel 2011-2012, Toronto, 2012, p. 14.
16Disponible en ligne : https://csfontario.ca/files/files/Ontario-DIF-demande-de-mise-a-jour.pdf (page consultée en mai 2013).
18Pour plus de détails : https://csfontario.ca/fr/articles/3951 (page consultée en mai 2013).

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