Chapitre 1
Un cheminement organisationnel
1.1.1.1 Bâtir une crédibilité
Que ce soit dans le cadre de ses rapports annuels ou d’enquêtes formelles de longue haleine, le commissaire n’a pas hésité à pleinement exercer le pouvoir que lui confère la Loi sur les services en français, c’est-à-dire celui d’émettre des recommandations. Depuis les six dernières années, le commissaire a d’ailleurs fait pas moins de 46 recommandations au gouvernement de l’Ontario. La très grande majorité d’entre elles se veulent structurantes et résultent d’analyses rigoureuses découlant tantôt de plaintes sur des services en français lacunaires, tantôt d’observations empiriques ou qualitatives. Mais si le Commissariat a pu aider à faire une différence par l’entremise de ces recommandations au cours des dernières années, il le doit en grande partie à deux acteurs absolument essentiels : les citoyens et le gouvernement.
Les citoyens ont effectivement fait confiance au Commissariat et se sont donné la peine de partager avec lui leurs observations sur le terrain et de le tenir au courant des changements dans la prestation de services au public. Sans eux, le Commissariat aurait fait cavalier seul, ce qui ne lui aurait pas permis de faire son travail avec le même degré de crédibilité auprès du gouvernement.
Quant au gouvernement, le commissaire se doit d’indiquer que, pour la majorité des recommandations proposées, celui-ci a été non seulement réceptif, mais a accepté et imposé des changements dans l’appareil public. Certes, le gouvernement n’a pas donné suite exactement à ce que le commissaire souhaitait dans tous les cas. Mais là n’est pas la question. L’important est que le gouvernement ait participé au dialogue constructif initié par les citoyens et le Commissariat, et que la population ait été tenue au courant.
Après six ans d’existence, le dialogue recherché dès le départ avec le gouvernement et la population est bien enclenché. Le commissaire souhaite bien entendu que ce dialogue se poursuive au cours des prochaines années.