Dénouement pour l’accueil des immigrants francophones à l’aéroport Pearson
Suite à l’appel d’offres annoncé par le gouvernement fédéral le 18 juin dernier pour sélectionner un nouvel organisme francophone chargé de fournir des services en français aux nouveaux arrivants à l’aéroport international de Toronto Pearson, l’annonce officielle tant attendue vient donc de tomber : le ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de Citoyenneté du Canada (IRCC) a chargé le Centre Francophone de Toronto, à partir de mars 2019, d’orienter les immigrants vers de l’aide pour trouver leur premier emploi, ou une école où inscrire leurs enfants, et répondre aux besoins particuliers des nouveaux arrivants francophones.
Après une dizaine d’années pendant laquelle ces besoins particuliers ont été négligés, on doit s’attendre à une réelle amélioration dans les processus d’établissement et d’intégration des immigrants francophones, pour les prendre en charge et les orienter dès leur descente de l’avion à Pearson.
Environ 2 500 nouveaux arrivants francophones se présentent à l’Aéroport international Pearson chaque année, ce n’est pas rien, et c’est une grande responsabilité pour l’avenir de la francophonie, notamment en Ontario, comme je l’ai rappelé dans mon dernier rapport annuel, face aux enjeux démographiques des francophones d’ici 10 ans. On s’attend à ce que les nouveaux arrivants reçoivent toutes les informations utiles pour le succès de leur installation, qu’ils veuillent s’établir à Toronto, à Sudbury, à Windsor ou ailleurs en Ontario, ou au pays.
La Semaine nationale de l’immigration francophone aidant, ce n’est pas une, mais plusieurs bonnes nouvelles qu’a annoncé IRCC mercredi.
La Cité, un des deux collèges publics de langue française en Ontario, sera le principal point de contact des nouveaux arrivants francophones à partir de janvier 2019 et quatre partenaires régionaux vont fournir des services d’établissement adaptés à chaque autre province, selon un modèle quinquennal de partenariat collaboratif de 11 millions de dollars entre les fournisseurs de services d’établissement francophones, et selon un véritable Parcours d’intégration francophone. On nous annonce qu’au cours des prochaines semaines, 14 communautés seront choisies « un peu partout au Canada » pour créer un espace dans lequel « les nouveaux arrivants d’expression française se sentiront les bienvenus ». Nous espérons la sélection de trois de ces communautés accueillantes en Ontario, mais nous verrons bien ce que le gouvernement fédéral décidera au bout du compte. Certes, il deviendra important, plus que jamais, que nos gouvernements alignent leurs efforts afin de profiter d’une mise en commun en termes de stratégies, moyens d’action et ressources.
Enfin, et cette dernière annonce n’est pas des moindres, l’ajout d’un deuxième organisme d’évaluation des compétences en langue française pour les candidats à l’immigration économique est très positif, puisque cela offre plus de possibilités pour passer les tests, en termes de lieux et de dates. Cela peut même avoir pour effet d’inciter des personnes bilingues à passer leur test en français. On peut espérer aussi qu’un peu de concurrence entre prestataires aura un impact à la baisse sur les coûts de ces tests… Cette mesure était d’ailleurs réclamée depuis plusieurs années. Elle sera assortie ce mois-ci d’une « demande d’expression d’intérêt pour obtenir des propositions d’organisations souhaitant donner de la formation linguistique aux immigrants francophones et aux nouveaux arrivants allophones qui choisissent le français comme langue officielle dans les communautés francophones en situation minoritaire ».
Des nouveaux arrivants francophones mieux accueillis, orientés, entourés, et outillés, pour qu’ils puissent en retour contribuer au dynamisme et à la vitalité des communautés francophones en Ontario, voilà une belle perspective !