Une rentrée bien occupée

Pour bien des personnes, le mois de septembre équivaut à la rentrée. Depuis quelques jours, on parle beaucoup de rentrée scolaire, puisque les élèves et les étudiants retrouvent leur banc d’école. En même temps, c’est le retour au travail pour de nombreux parents, après plusieurs semaines de vacances, ou simplement un bon long weekend de la fête du Travail.

Je profite de cette rentrée pour souligner quelques nouvelles d’importance qui sont sorties depuis la fin de l’année scolaire en juin dernier. Pour commencer, le Commissariat a publié un suivi au rapport sur l’éducation de juin 2011. Dans ce suivi au rapport, nous avons soulevé l’importance de la collaboration entre les conseils francophones et anglophones afin d’augmenter l’offre de locaux pour les écoles de langue française qui manquent d’espace. Les admissions dans les écoles de langue française ne font qu’augmenter, et le secteur de Beaches à Toronto a un besoin criant d’établissements scolaires. Les écoles secondaires qui offrent déjà beaucoup à la population grandissante de Toronto font un excellent travail, mais commencent à manquer d’espace à un rythme alarmant. À ce manque d’espace s’ajoute un problème de distance, car de nombreux jeunes en ont pour des heures à se rendre à l’école puis à retourner à la maison, et tout cela pour avoir accès à une éducation de langue française. Espérons que ce suivi aura des échos positifs pour l’amélioration de l’accès à l’éducation en français dans la région Est du Grand Toronto.

Après plusieurs mois d’attente et d’incertitude en ce qui concerne l’avenir du Centre Jules-Léger, c’est le 8 août dernier que le gouvernement annonçait qu’il maintenait l’ouverture du Centre. Une excellente nouvelle pour les élèves sourds, malentendants et aveugles ou ayant des troubles d’apprentissage qui fréquentent ou fréquenteront ce centre d’excellence en éducation spécialisée. Les messages de joie et de soulagement ont été nombreux le jour de cette annonce. Outre cette confirmation que le Centre restera ouvert (avec toutes les écoles d’application et les écoles provinciales), le gouvernement  apportera « des changements législatifs en vue de transférer la structure de gouvernance du Centre Jules-Léger aux 12 conseils scolaires de langue française afin de mieux servir les élèves francophones ». Je me réjouis également de cette nouvelle, puisque c’était une recommandation formulée dans mon rapport d’enquête sur le Centre Jules-Léger. Je dois également reconnaître le travail ardu de nombreux parents et membres de la communauté qui se sont déplacés pour aller aux consultations et qui ont exprimé l’importance de conserver leur école et de s’assurer qu’elle soit sous la gouvernance des francophones.

Du côté post-secondaire, beaucoup de choses se passent également. Depuis quelques jours, on note plusieurs annonces de financement pour des nouveaux projets qui aideront les établissements post‑secondaires à se démarquer dans leur communauté ainsi qu’au sein d’autres institutions, à l’échelle nationale et internationale.

 

La rentrée parlementaire est maintenant chose faite. Je profite d’un discours du Trône décevant pour les francophones, du moins en apparence, pour mettre de l’avant mon dernier rapport annuel : LSF 2.0. C’est le plus important rapport du Commissariat depuis sa création. Ce rapport démontre que notre Loi sur les services en français est désuète et qu’elle doit être revue : on doit notamment y ajouter des dispositions qui tiennent compte de l’ère technologique et réviser les différents postes qui ont été créés en application de cette loi. La réalité de 1986 et celle d’aujourd’hui sont complètement différentes, et c’est la raison pour laquelle je crois vraiment que les élus doivent revoir cette loi en vue de l’actualiser et de la rendre plus claire et complète. Il s’agit d’un énorme projet, mais il doit être mené à bien et l’être de façon soignée ! C’est d’autant plus important que cette année, soit le 18 novembre prochain, nous allons célébrer les 30 ans de la Loi sur les services en français. Cette loi a 30 ans et elle apporte beaucoup aux Franco-Ontariens et Franco-Ontariennes en ce qui a trait aux services gouvernementaux. Elle pourrait toutefois apporter plus !

 

Dans la même ligne de pensée, nous devons examiner la question de l’offre active. Ce fut le sujet d’un autre de mes rapports très populaires. Et il est en lien très étroit avec le rapport annuel LSF2.0. Non seulement il faut offrir des services en français aux francophones, mais ceux-ci doivent être clairement au courant que ces services existent en français. C’est lorsqu’ils en entendent parler, le voient et le reconnaissent que les gens comprennent qu’un service en français est bel et bien offert. Lorsque ces marqueurs ne sont pas présents, les citoyens et citoyennes sont trop gênés pour demander leurs services ou ne savent pas qu’ils peuvent le faire. Cette situation a pour effet de diriger les gens vers une langue qui n’est pas leur langue maternelle et risque d’entraîner des malentendus et complications dans le cadre de demandes de services. Il faut donc fournir de gros efforts pour s’assurer que les citoyens et citoyennes aient accès à plus qu’un simple « Hello, Bonjour » et qu’ils obtiennent un service en français après avoir passé l’étape du triage, de l’accueil ou de la réception à l’endroit qui fournit le service requis.

L’exemple que j’utilise souvent est celui de la personne dans son propre emploi, surtout les emplois de services à la clientèle (ou autre poste qui comporte un lien direct avec le public). Lorsque cette personne offre un service, le fait-elle en français et en anglais, ou simplement en anglais ? Si elle l’offre dans les deux langues par respect pour le client ou la cliente, pourquoi ne serait-elle pas respectée elle aussi lorsqu’elle demande un service ? Des questions qui portent à réflexion, car il y a une volonté d’offrir les services en français, mais la qualité des services fournis est moindre que celle des services fournis dans la langue de la majorité. Selon la loi, les services devraient être offerts de façon égale, et équitable.

 

Sur une autre note, je suis bien content d’être de retour. Notre équipe s’est agrandie et est motivée ! J’ai bien hâte de vous présenter ses membres dans un prochain billet. Vous aurez également la chance de les rencontrer lors de diverses sorties que fera le Commissariat partout en province. L’automne est une période très occupée pour nous, car nous travaillons sur un projet qui donnera plus de visibilité au Commissariat, et qui nous permettra d’être encore plus près des gens et de continuer de les informer sur leurs droits et les services qu’ils peuvent obtenir.

Profitez alors du fait que le Commissariat a plus de ressources pour vous servir, et faites-nous parvenir vos plaintes et vos demandes d’information.

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