Un accueil inclusif pour les réfugiés syriens francophones
Le Canada s’apprête à accueillir 25 000 réfugiés syriens. De ce nombre, 10 000 devraient être dirigés vers l’Ontario, dont 4000 d’ici la fin de l’année. J’aimerais féliciter nos gouvernements qui font preuve d’un leadership indéniable dans cette crise qui s’éternise en plus de faire chaque jour davantage de victimes. Tant sur le plan national que provincial et municipal, les efforts se multiplient pour que tout soit prêt pour l’arrivée de ces femmes, hommes et enfants démunis. Hier, une coalition regroupant près de 30 organismes francophones a publié un appel à la concertation dans le but de faciliter l’accueil et l’intégration des nouveaux arrivants qui auraient besoin de services et de soutien en français. La coalition réclame que soit mis en place un continuum d’identification et de prise en charge des réfugiés syriens francophones. Elle demande que ceux-ci soient identifiés dans les camps de réfugiés au Liban, en Jordanie ou en Turquie et continuent de faire l’objet d’un encadrement francophone efficace et compétent dès leur entrée en Ontario. Le Commissariat aux services en français appuie cette approche collective initiée par la Passerelle-I.D.É, un organisme communautaire qui aide les immigrants à s’intégrer à leur nouvel environnement. J’ajouterais qu’il est crucial que les réfugiés syriens parlant français soient informés, avant leur départ mais aussi à leur arrivée au Canada, non seulement de la présence de communautés francophones d’accueil, mais aussi de la disponibilité de programmes et de services en français dont ils peuvent se prévaloir. Mon homologue fédéral, Graham Fraser, et moi-même avions fait des recommandations en ce sens dans le rapport conjoint sur l’immigration que nous avons publié en novembre 2014. Les gens qui fuient leur pays, qui traversent mers et océans pour commencer une nouvelle vie, ont passé par des épreuves souvent innommables. Une des façons d’adoucir la transition dans leur société d’accueil est de faire preuve d’ouverture et d’inclusion. Pour les francophones parmi eux, cela peut vouloir dire d’être reçus dans la langue qui est la leur. En Ontario, où vivent déjà plus de 600 000 francophones, nous avons les ressources et la capacité de le faire. L’initiative de la coalition démontre éloquemment que la communauté francophone ontarienne fait aussi preuve d’une solidarité et d’une volonté inébranlables.