Réseau des villes francophones et francophiles d’Amérique
Ce blogue vous est présenté par notre blogueur invité, Mohamed Ghaleb, l’un de mes trois chefs de projets et chargé de la recherche et de la surveillance. Voici son résumé de la rencontre qui a eu lieu à Québec la semaine dernière.
Du 29 au 31 octobre dernier, la ville de Québec a accueilli des représentants de plusieurs villes et d’organismes du Canada, des États-Unis, mais encore des Caraïbes dans le cadre de la fondation du Réseau des villes francophones et francophiles d’Amérique (RVFFA). L’objectif de ce premier forum consistait, à, notamment, partager les pratiques exemplaires en capitalisant sur l’histoire des francophones, le patrimoine, mais aussi la toponymie pour créer des circuits touristiques pour les 33 millions de locuteurs de français en Amérique.
À l’initiative des villes de Québec, Moncton et Lafayette, en collaboration avec le Centre de la francophonie des Amériques, cette réunion de fondation a regroupé des conférenciers tels que l’essayiste et romancier John Ralston Saul et l’anthropologue Serge Bouchard. D’ailleurs, en guise d’ouverture, ce dernier nous a rappelé avec passion l’histoire méconnue des Franco-Américains et le rôle joué par nombre d’explorateurs et fondateurs francophones qui ont sillonné notamment les États-Unis de la Louisiane à la Californie en passant par le Wisconsin et le Missouri. Des parcours qui ont laissé des traces indélébiles dans la toponymie actuelle des noms de lieux aux États-Unis comme les villes de Beaumont, Louisville et Saint Louis, les rivières Bœuf et Antoine ou encore le Lac Champlain.
Quant à Stephen J. Ortego, élu à la Chambre des représentants de la Louisiane, il a évoqué la volonté politique de réappropriation du fait français en Louisiane, auquel il n’est pas étranger, avec le succès que connaissent les écoles d’immersion depuis l’adoption d’une loi qui oblige les conseils scolaires à créer un programme d’immersion si 25 parents signent une pétition à ce sujet. Les panneaux de signalisation bilingues restent également son cheval de bataille, bien qu’il reconnaisse les nombreux défis que cela représente.
Enfin, l’Ontario a été à l’honneur, dans une ambiance festive, lors d’un souper-spectacle soulignant les 400 ans de présence francophone de la province avec les prestations des artistes de la francophonie ontarienne Stef Paquette, Céleste Lévis et le groupe Swing. Le chemin parcouru par les Franco-Ontariens en matière de droits linguistiques a forcé l’admiration des participants issus de partout au Canada, mais aussi des États-Unis, Cuba ou de la Martinique. En somme, ce fut un premier rendez-vous du Réseau qui a été couronné de succès et qui s’annonce très prometteur. Bravo, donc, aux organisateurs!