Les Jeux PanAm et le français

Tout d’abord, il convient de souligner à quel point les Jeux PanAm 2015 semblent avoir été un succès sur toute la ligne. Mentionnons, comme il le convient, la performance extraordinaire de tous nos athlètes canadiens, de véritables modèles inspirants et remarquables. La population a aussi nettement embarqué dans ce beau projet de société qui nous laissera de beaux legs en termes d’installations sportives, mais aussi en termes de souvenirs et de possibilités pour la région. Dès les débuts de cette aventure, nous avions rencontré les dirigeants de TO2015 ainsi que ceux du gouvernement provincial. Nous savions que le thème principal de ces jeux serait la diversité, atout indéniable de la grande région de la métropole canadienne. Sur cet aspect, mission accomplie. Mais qu’en est-il de la présence du français lors de ces jeux? Avec autant de financement provenant de fonds publics, tant fédéraux que du gouvernement de la province, il était certain que nous nous devions nous assurer que l’organisation respecte ses obligations linguistiques et que les bailleurs de fonds soient pleinement satisfaits.

Nous aurons l’occasion de nous pencher en détail sur le fonctionnement de ces jeux au niveau des langues officielles plus tard. L’objet de ce billet n’est pas d’en faire une analyse détaillée, cela est encore un peu trop tôt, d’autant plus qu’il nous reste encore les Jeux Parapanaméricains en août.

L’objet de ce blogue est plutôt d’encourager les organisateurs à aller de l’avant, car ils sont nettement sur la bonne voie au niveau du respect de leurs obligations linguistiques. Les enseignes et affiches sont, règle générale, parfaitement bilingues. Les annonces officielles lors des compétitions ont été faites en français, espagnol et en anglais, sans exception notoire. Les bénévoles pouvaient nous diriger, la plupart du temps, vers d’autres bilingues afin de nous guider à travers les différents sites. De fait, nous avons noté que sur tous les sites visités, il y avait au moins un bénévole attitré au kiosque d’informations qui pouvait communiquer en français et accompagner, en cas de besoin, quelqu’un auprès de la sécurité. Certes, les bénévoles bilingues auraient pu être encouragés à porter davantage leur bouton « Bonjour » et leur casquette indiquant qu’ils sont bénévoles, en français. Mais bon. Il y aura toujours des petites choses à améliorer et nous espérons que pour la suite des jeux, certains ajustements auront été faits.

Mais pour l’heure, célébrons! Car non seulement TO2015 semble avoir respecté leurs obligations linguistiques (les deux Commissariats n’ont reçu qu’un très faible nombre de plaintes jusqu’à présent), mais ils semblent surtout avoir saisi l’occasion de faire de ces jeux une démonstration éloquente de la vitalité de la communauté franco-ontarienne et de la dualité linguistique. Jamais je n’aurai entendu ou vu autant de spectacles en français dans la grande région de Toronto. Définitivement l’été du français dans la métropole. Avec la Franco-Fête, bénéficiant sans aucun doute des festivités du 400e de la présence française en Ontario ainsi que des Jeux PanAm 2015, la quantité, la diversité et la qualité des spectacles à Dundas Square a été phénoménale, rien de moins. Et de voir tous les liens faits avec Panamania et tous ces artistes évoluant aussi sur d’autres scènes populaires, notamment à Nathan Philips Square, je ne peux dire que bravo aux organisateurs.

Mon collègue fédéral, Graham Fraser, et moi répétons souvent que les bonnes pratiques commencent toujours par le leadership. Personne ne forçait TO2015 à signer un protocole d’entente avec nos deux organisations. Pourtant, c’est ce qu’ils ont fait et cela a donné le ton. Saäd Rafi, le directeur général du Comité d’organisation de Toronto pour les Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015 a donné le ton en apposant sa propre signature sur ce protocole très public. Démonstration d’un engagement qui part du plus haut niveau. Les deux gestionnaires aux langues officielles ont fait un travail exceptionnel. Pamela Coles a gentiment martelé l’importance du français et de l’espagnol auprès des troupes, avec un acharnement hors du commun. Quant à Louise Gauvreau et son équipe, ils ont été formidables. Ils se sont fiés, à juste titre, à un comité consultatif, le Forum francophone, et je pense que l’audacieux pari de tenir non seulement des Jeux, mais des activités culturelles francophones a été réussi magistralement. Bravo!

Parlant de magistral, je garde le meilleur pour la fin. Les deux cérémonies, celle d’ouverture et celle de clôture, ont été impeccables. De voir la Franco-Ontarienne Véronic Dicaire chanter l’hymne national, de savoir que le réalisateur des acrobaties aériennes du Cirque du Soleil est aussi franco-ontarien, d’entendre toutes les annonces dans les trois langues officielles des jeux ont été des points forts des cérémonies d’ouverture. De voir aussi la performance de Swing en levée de rideau des cérémonies de clôture a été un très beau coup. Je me permets d’ajouter d’ailleurs qu’à mon humble avis, et sans chauvinisme aucun, ce sont eux qui ont offert les performances les plus enlevantes pour faire danser la foule. Et que dire de la prestation sans faille de Saad Rafi qui a réussi à être exemplaire au cours de ces deux cérémonies! Je peux vous assurer que c’est une chose d’avoir des notes de discours pertinentes et inspirantes, c’en est une autre de pouvoir les livrer. J’en sais quelque chose! Bref, bravo aux organisateurs et à tous les bénévoles qui ont contribué à faire de ces Jeux Pan Am un moment inoubliable!

Laisser un commentaire