Plus de 600 000 francophones en Ontario
Le gouvernement de l’Ontario vient de publier les données sur les francophones tirées du Recensement de la population de 2011. Ainsi, nous étions 611 500 francophones, en 2011, selon la Définition inclusive de francophone. Ce chiffre constitue une double bonne nouvelle : les francophones ont augmenté de 5 % par rapport à 2006 et leur proportion est demeurée stable comparativement à la population ontarienne, soit 4,8 %.
De plus, mis à part en 1986, le nombre des francophones n’a cessé de croître à un rythme constant. Résultat : en vingt ans, soit entre 1991 et 2011, la population francophone a connu une hausse de plus de 11 %. Ceci confirme le développement et la vitalité de la plus importante communauté francophone au Canada hors Québec.
Toutefois, les données de 2011 n’échappent pas à la règle en ce qui concerne la répartition des francophones sur le territoire ontarien. De fait, près des trois quarts des francophones vivent dans les régions de l’Est et du Centre. Toutes les régions ont vu leur nombre augmenter à l’exception des régions du Nord-Est et du Nord-Ouest. Ce sont les régions de l’Est et du Centre qui ont enregistré les hausses les plus marquantes, soit près de 10 % et plus de 6 % respectivement par rapport aux données de 2006. Ces régions font soit dit en passant partie des principaux pôles d’attraction des nouveaux arrivants francophones.
La proportion des couples exogames, soit ceux composés d’un parent anglophone et d’un parent francophone, a augmenté pour se situer à près de 70 % en 2011, comparativement à un peu plus de 65 % cinq ans auparavant.
Néanmoins, il est encourageant de constater que le taux de transmission du français a augmenté au cours des 25 dernières années, passant de moins de 28 % à plus de 40 % au sein des couples comptant une mère francophone. Cette transmission permet aux jeunes de s’identifier et de s’afficher de plus en plus comme étant bilingues, ce qui, en soi, ne doit pas être vu comme une tare.
Quant aux données détaillées sur l’immigration, le travail ou les revenus, celles-ci seront disponibles prochainement avec la publication de l’Enquête nationale sur les ménages en remplacement du questionnaire long. En effet, le gouvernement a annoncé en 2010 sa décision de supprimer unilatéralement le formulaire long obligatoire pour en faire une enquête volontaire. Une décision que j’ai dénoncée publiquement.
En effet, cette façon de faire ne permettra pas d’avoir des analyses fiables et de qualité sur la population franco-ontarienne au même titre que le défunt formulaire long obligatoire. Il sera, donc, difficile pour le gouvernement de l’Ontario de dresser les profils des francophones, notamment leurs caractéristiques économiques et leur niveau d’éducation… Une histoire à suivre.