Un panel du New Israel Fund of Canada offre des perspectives inspirantes sur le bilinguisme en tant qu’élément pouvant favoriser l’égalité

Le 18 novembre 2012, j’ai participé à un panel intitulé Comment le bilinguisme peut-il être un moyen de favoriser l’égalité ? Perspectives de l’Israël et du Canada. Ce panel, dont l’hôte était le New Israel Fund of Canada, a été conduit en parallèle avec la publication d’un indice d’égalité entre Arabes et Juifs en Israël.

M. Ali Haider et M. Ron Gerlitz, co-directeurs généraux de Sikkuy, soit une association en faveur de l’avancement de l’égalité civique, se sont déplacés d’Israël afin de participer à ce panel et d’y discuter des constatations qui ont été faites par l’entremise de cet indice d’égalité. Le panel nous a aussi permis d’explorer les enjeux actuels en matière de bilinguisme en Israël et au Canada. J’ai profité de l’occasion pour souligner quelques exemples en matière de droits liés à la langue française en Ontario, comme celui de la décision de la Cour d’appel de l’Ontario dans le cas de l’Hôpital Montfort, en 2011, qui a « tracé la ligne » quant au rôle des institutions dans le développement et le renforcement de la communauté minoritaire francophone de l’Ontario.

Tout comme avec le Sri Lanka, l’Ontario présente plusieurs similarités avec l’Israël en matière de langues officielles. En effet, en Israël, les citoyens qui parlent hébreux représentent la majeure partie de la population (tout comme les citoyens anglophones le font ici, au Canada), et les citoyens qui parlent arabe y forment la plus grande communauté minoritaire (tout comme les francophones le font au Canada). Mais encore, en Israël, l’arabe est reconnu en tant que langue officielle, de la même façon que l’est le français au Canada.

Aujourd’hui, en Israël, l’espace public contient toutefois presqu’exclusivement des symboles et des référents linguistiques et culturels juifs, sionistes et hébreux ; la langue, les symboles et la culture arabes étant largement exclus. Sikkuy croit que l’expression de la langue et de la culture arabes dans l’espace public israélien représente pourtant un droit humain, social et légal des citoyens arabes. Cette conviction se traduit précisément en leur initiative intitulée Shared Public Space, qui vise à augmenter la présence culturelle, linguistique et symbolique des citoyens arabes et leur participation dans l’espace public en Israël. Sikkuy affirme que les aboutissements de ce projet mèneront à un espace plus équitablement partagé et à une amélioration des relations entre les citoyens arabes et juifs en Israël.

Fondé en 1991 en tant qu’organisme à la fois juif et arabe, Sikkuy cherche à obtenir l’égalité entre les citoyens juifs et arabes d’Israël en mobilisant une transformation des relations entre l’état et la communauté minoritaire arabe en Israël. Par l’entremise de son travail et de ses projets, dont l’initiative Shared Public Space, Sikkuy cherche à faire avancer la société, la coopération et l’égalité entre les citoyens arabes et juifs en Israël.

Sikkuy est gouverné conjointement par des co-présidents arabe et juif, géré conjointement par des directions générales arabe et juive et composé par des employés Arabes et Juifs. Quant au New Israel Fund of Canada, soit l’organisme hôte du panel en question à Toronto, celui-ci finance et développe des programmes qui prennent vie sur le terrain et qui se concentrent sur les droits civils et humains, le pluralisme religieux et l’égalité économique et sociale.

Je remercie Orit Sarfaty, directrice générale du New Israel Fund of Canada, ainsi que tous les membres de son équipe de m’avoir donné l’occasion de rencontrer les co-directeurs généraux de Sikkuy et de discuter avec eux des défis de l’Israël et du Canada dans leurs contextes respectifs en matière de langues officielles. Je dois dire que les présentations de M. Haider et de M. Gerlitz ont toutes deux été fort intéressantes et hautement inspirantes. J’ai également été très impressionné par le travail réalisé par Sikkuy. Nous pouvons certainement apprendre les uns des autres, même si des mondes nous séparent, littéralement, en matière de circonstances. J’espère de tout cœur demeurer en communication avec cet organisme.

Je suis honoré que mon bureau soit de plus en plus appelé à partager son expertise dans le secteur des langues officielles avec d’autres organismes hautement engagés au sein de la communauté internationale.

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