Transformations gouvernementales : le cas de Waypoint
Mercredi dernier, je vous écrivais sur les transformations gouvernementales. J’attire maintenant votre attention sur un cas particulier de cession des soins de santé. En 1998, à la suite d’une recommandation de la Commission de restructuration des services de santé, le gouvernement de l’Ontario a amorcé un exercice de cession de ses hôpitaux psychiatriques au système des hôpitaux publics. Cette transition avait pour but d’assurer une meilleure intégration des services de santé mentale et de mieux répondre aux besoins des patients en misant sur une prestation de services communautaires.
L’exercice de cession s’est terminé en 2008. Cette année-là, le Centre de santé mentale de Penetanguishene, établissement de 312 lits faisant partie du Réseau local d’intégration de services de santé (RLISS) de Simcoe Nord Muskoka, est devenu le dernier hôpital psychiatrique provincial à passer sous la houlette du système des hôpitaux publics de la province.
En 2011, l’hôpital s’est doté d’une nouvelle image de marque et d’un nouveau nom : « Waypoint ». Peu après l’inauguration de Waypoint, j’ai eu eu vent d’une dégradation considérable des services en français dans cet établissement hautement réputé dans la communauté. Selon les plaignants, au nouvel établissement Waypoint, le français semblait s’être volatilisé, notamment sur l’affichage de l’établissement ainsi que sur son site web.
L’enquête du Commissariat a mis en lumière le fait qu’au moment de la cession du Centre de santé mentale de Penetanguishene au système d’hôpitaux publics on avait simplement « oublié » d’intégrer des obligations formelles d’offrir des services en français. Informé du problème, le ministère de la Santé et des Soins de Longue durée a reconnu son erreur sans ambages et a rapidement réagi.
Afin d’éviter que ce genre de problème ne se reproduise, le ministère a revu et actualisé les politiques, plans, procédures et protocoles en vigueur relativement à la prestation des services en français. Et afin de corriger la situation à l’établissement même, le ministère s’est engagé à organiser des séances d’information pour l’ensemble du personnel sur les exigences associées à l’ancienne désignation conférée par la Loi. Et enfin, il a encouragé Waypoint à traduire son site Web.
Le ministère a affirmé que la situation serait corrigée lorsque l’entente entre l’établissement et le ministère serait renouvelée.
J’applaudie les efforts déployés par le ministère pour réparer les pots cassés. N’empêche que si l’on s’était souvenu des francophones dès le début du processus (ce fameux « en amont » remonte aux lèvres), on aurait pu éviter un tollé coûteux en temps et en énergie, l’interruption des services en français et le ternissement de la réputation d’un organisme renommé — alors qu’une simple petite clause dans un contrat de cession aurait fait toute la différence!
Un tel exemple démontre à merveille pourquoi il importe de surveiller les transformations gouvernementales et de s’assurer d’éliminer toute possibilité d’échappatoire dans la prestation de services en français à la population ontarienne.
Comment peut-on » oublier » aussi facilement une partie de la population?
Heureusement que vous êtes là!